Reporté sine die dès son ouverture en mai dernier en raison de l'absence d'avocats pour les accusés, le procès en appel des auteurs de l’attentat de Grand-Bassam s'est finalement ouvert lundi 3 février à Abidjan. En première instance, quatre des dix personnes condamnées à la perpétuité pour « complicité d’assassinat » et « acte de terrorisme » avaient décidé de contester cette décision. Revendiquée par Aqmi, l'attaque perpétrée en mars 2016 avait fait 19 morts et 33 blessés.
Le procès en appel de quatre des dix accusés - les autres sont en fuite ou détenus au Mali - condamnés à la perpétuité pour l'attentat jihadiste de Grand-Bassam, en Côte d'Ivoire, qui avait fait 19 morts le 13 mars 2016, a repris à Abidjan après plusieurs mois de renvoi, lundi 3 février.
Debout devant la cour, Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidy Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry saisissent l'occasion de cette audience pour dire leur part de vérité : « Pour condamner quelqu’un, il faut des preuves », lâche l’un d’eux, à l’entame du procès. « Je n'ai pas vu un seul élément de preuve. Je n'ai jamais été à Grand-Bassam », a assuré pour sa part Hassan Barry, accusé d'avoir été le chauffeur des assaillants.
« C'est ma générosité qui m'a conduit en prison. Je ne suis pas un terroriste », s'est quant à lui défendu Sidy Mohamed Kounta poursuivi de son côté pour avoir hébergé Kounta Dallah, l'homme - en fuite - présenté comme « le cerveau » de l'attaque et dont le nom est revenu en boucle tout au long de l'audience.
« On ne peut pas démontrer avec évidence qu'ils s'agit des auteurs des faits »
« Je n’ai jamais été informé du projet d’attentat », a-t-il encore insisté alors que son avocat, Me Jonas Zadi, remet lui en question le contenu des débats : « On ne peut pas démontrer avec évidence qu'ils s'agit des auteurs des faits. Connaître une personne, partager un même patronyme, ce ne sont pas des preuves. Accueillir quelqu'un chez soi, ce n'est pas forcément en vue d'un complot. En l'espèce, un complice, c'est quelqu'un qui a pris une part active à la commission d'une infraction. Là, ce n'est pas le cas », a déclaré celui-ci.
En première instance, le 28 décembre 2022, les quatre accusés avaient été condamnés à une peine de prison à vie par la cour d'assises d'Abidjan pour avoir hébergé les terroristes présumés, fait du repérage, et convoyer des armes - autant d'accusations qu'ils rejettent en bloc. Leur procès en appel doit se poursuivre jeudi 6 février, où plusieurs témoins doivent se succéder à la barre.
Avec RFI