L’international marocain du PSG Achraf Hakimi a été élu Prix Marc-Vivien Foé RFI-France 24 récompensant le meilleur joueur africain de la Ligue 1 de la saison 2024-2025. Une consécration loin d’être un aboutissement pour ce latéral offensif, pilier du Paris Saint-Germain et fierté des Lions de l’Atlas du Maroc.

Cela fait longtemps qu’on ne se fie plus à son nom « Hakimi » qui signifie « sage » en arabe. Pour qualifier Achraf Hakimi, il faut chercher dans les mots qui éclatent : « la bombe », l’éclair », ou la « dynamite » pour reprendre le mot d'un jeune fan marocain.

Tout ou presque renvoi à l’explosivité chez Achraf Hakimi, athlète hors normes qui allie vitesse, précision et efficacité dans son couloir qu’il déserte gaiement pour la surface de réparation, un territoire qu’il dispute aux attaquants.

Il est aujourd’hui le nec plus ultra des arrières droits en France au crépuscule d’une saison étincelante avec le Paris-Saint-Germain qui peut se terminer en apothéose avec un premier titre en Ligue des champions.

Vice-capitaine du PSG

Achraf Hakimi aura traversé cette saison, en cours, délivrant huit passes décisives et inscrivant quatre buts. Tout en étant garant de la sécurité défensive de son couloir. Son sacre pour le Prix Marc-Vivien Foé était inéluctable et ce n’était qu’une question de temps pour celui qui était deuxième la saison dernière, derrière Pierre-Emerick Aubameyang, après avoir été chaque année parmi les nommés depuis son arrivée en France en 2021 en provenance de l’Inter Milan.

« C'est une fierté pour moi d'entre dans le cercle des grands joueurs qui ont remporté le Prix », a déclaré Hakimi au moment de recevoir le trophée du Prix Marc-Vivien Foé. C'est une récompense pour la saison que je fais pour la saison que le PSG est en train de faire aussi. »

Achraf Hakimi, Prix Marc-Vivien Foé 2025 au micro d'Annie Gasnier de RFI.
Achraf Hakimi, Prix Marc-Vivien Foé 2025 au micro d'Annie Gasnier de RFI. © RFI/Christophe Jousset

« En toute honnêteté, je ne suis pas surpris de le voir gagner ce prix, avoue Nasser Larguet ancien DTN du Maroc qui a été le découvreur de Hakimi pour les Lions de l’Atlas. C'est un joueur en pleine maturité, performant avec son club déjà et avec l'équipe nationale du Maroc. Sur son poste de latéral, je ne vois pas beaucoup de joueurs être capables de faire ce qu'il est en train de faire défensivement et offensivement. Hakimi est incontournable aujourd'hui, un vrai un pilier et une pièce maitresse du PSG ».

Sa mise en examen, il y a deux ans, dans une affaire en cours pour viol, ne semble pas rejaillir sur les performances d'Achraf Hakimi qui a fini d'être une valeur sûre du championnat. Aujourd'hui, il a véritablement franchi un palier au contact de son entraîneur Luis Enrique, qu’il qualifie de « génie ». « Il m'a permis de voir le football de différentes manières », a confié le Marocain.

De son vice-capitaine, qui porte le brassard en l’absence de Marquinhos, le technicien espagnol confie : « Il est meilleur sur le plan défensif, concentré et plus efficace. Il fait partie de ces jeunes joueurs qui ont de l’expérience, une référence pour ses coéquipiers. »

Perturbé par l’Espagne

Achraf Hakimi, né à Madrid, est aussi une référence pour ses coéquipiers en équipe nationale du Maroc. Son histoire avec la sélection du pays natal de ses parents, arrivés en Espagne en 1980, a débuté très tôt. Hakimi avait à peine 16 ans quand il a été sollicité par le Maroc pour la première fois. Nasser Larguet, directeur technique national à l’époque, raconte avec fierté la découverte de Hakimi : « Nous avions une cellule d’observation des binationaux et nous avions organisé un stage de détection à Ploufragan, en Bretagne, en France. C'était en 2014-2015. On avait pris 24 joueurs issus de l'Académie Mohamed VI et des clubs du Maroc et 14 joueurs qui étaient des binationaux qui venaient de différents pays, France, Belgique, Hollande, Espagne, Italie. C'est moi qui en avais la charge sur le terrain, et dans cette équipe-là, il y avait Achraf Hakimi. J'ai été frappé d'entrée par son aisance technique d’abord, puis par son volume et sa vitesse qui étaient impressionnants à son âge. C’était vraiment le même joueur que maintenant. Et à l’époque, il avait l’amour du maillot marocain et état un grand fan de l’équipe nationale. »

Pourtant, cet amour sera mis à l’épreuve un an plus tard. Le latéral droit formé au Real Madrid et qui sera lancé en équipe première avant ses 19 ans par Zinédine Zidane, est sollicité par l’équipe d’Espagne, le pays où il est né et a grandi. « Il était complètement perturbé, confie Larguet. Il avait peur que le Real de Madrid ne lui fasse pas confiance s'il choisissait le Maroc. Je l'avais autorisé à aller au stage avec les Espagnols. Quand il est revenu, il était encore perturbé. Et je lui ai juste dit : ‘’Réfléchis sur le plan sportif et vois dans quelle sélection tu vas pouvoir jouer le plus vite possible’’. En Espagne, il y avait Carvajal, Nacho et plein de joueurs qui étaient encore devant lui alors qu'il n'avait que 19 ans. Et au Maroc, sur le poste de latéral, à l'époque, on avait juste Nabil Dirar qui était un pilier de l'équipe nationale, mais qui arrivait à la trentaine. Et derrière, il a eu une chance extraordinaire avec l'arrivée d'Hervé Renard qui lui a fait confiance dès l'âge de 19 ans. Son histoire est belle avec l'équipe nationale. »

D'autres nominations à venir

L’idylle avec les Lions de l’Atlas débute donc le 11 octobre 2016, en amical contre le Canada, au poste de latéral… gauche, le capitaine Nabil Dirar gardant le côté droit. Neuf ans plus tard, l’ex-joueur du Borussia Dortmund est devenu l’un des cadres de l’équipe nationale du Maroc avec 83 sélections et 10 buts.

Aujourd’hui, le sélectionneur du Maroc Walid Regragui qui l’a nommé capitaine, se réjouit d’avoir un joueur qui est une locomotive pour ses coéquipiers. « C'est un champion, c'est quelqu'un qui aime gagner. Il a joué au très haut niveau, très jeune, donc il a cette capacité à comprendre que le résultat est important et de le transmettre à ses coéquipiers. Il n’a pas sa langue dans sa poche donc, il est capable d'être un bon relais et d'aller dire des choses que certaines personnes hésiteraient à aller dire à leurs coéquipiers. On lui a donné le brassard et on l’avait responsabilisé lors des JO pour voir aussi sa capacité à être un leader. Il a très bien tenu son rôle. Aujourd’hui, avec le Paris Saint-Germain et le Maroc, Achraf est en train de passer à une autre dimension »*.

À 26 ans, Achraf Hakimi est loin d’arriver au sommet de son ascension vers les plus hauts sommets du foot mondial. Souvent cité parmi les meilleurs latéraux mondiaux, nommé pour le titre du meilleur joueur de la Ligue 1 aux Trophées Unfp, il devient un sérieux prétendant pour le titre du Joueur Africain de l’année qui lui avait échappé l'année dernière au profit du Nigérian Ademola Lookman. Le Prix Marc-Vivien Foé n’est donc qu’un début pour Hakimi qui pourrait tout faire exploser cette année avec en ligne mire la CAN 2025 qui se jouera chez lui au Maroc.

Une victoire incontestable

Dès l'ouverture du scrutin, les premiers votes ont très rapidement dessiné une tendance : un, deux, trois, quatre, cinq bulletins, tous plaçant en tête Achraf Hakimi. Parmi les 80 jurés, très rares sont ceux qui n'ont pas mis le Marocain sur leur podium. À l'arrivée, la victoire du Marocain est très, très large. Il totalise 364 points, 199 points de plus que son dauphin, Evann Guessand, l'Ivoirien de Nice. Habib Diarra, le Sénégalais de Strasbourg, prend la troisième place avec 43 points. Il est le deuxième défenseur à remporter le Prix Foé après le Congolais Chancel Mbemba en 2023. Après Marouane Chamakh en 2009, Younès Belhanda en 2012, et Sofiane Boufal en 2016, Achraf Hakimi devient le quatrième marocain vainqueur du Prix.

Avec RFI

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